Assistant vocal : des sous-traitants écoutent

Dans un monde de plus en plus numérique, la question de la confidentialité et de la sécurité des données est devenue primordiale. Cet article explore l’expérience de Thomas Le Bonniec, un ancien employé d’un sous-traitant, qui a révélé des détails troublants sur l’opération « Crowd Collect » de la société. Il partage son expérience de traitement d’au moins 1 300 enregistrements par jour, recueillis à l’insu des utilisateurs de Siri. Depuis lors, Le Bonniec est devenu un lanceur d’alerte et un militant.

Oui, l’évolution des assistants vocaux nécessite l’intervention humaine pour corriger les erreurs via des enregistrements. Il est important que les utilisateurs comprennent que, malgré les réglementations en vigueur, l’homme reste indispensable au progrès technologique.

Thomas Le Bonniec, un ancien employé d’un sous-traitant de la marque a la pomme, un « data analyste » a révélé des détails troublants sur l’opération « Crowd Collect ». Il a partagé son expérience de traitement d’au moins 1 300 enregistrements par jour, recueillis à l’insu des utilisateurs de Siri. Depuis lors, Le Bonniec est devenu un lanceur d’alerte et un militant.

Le Bonniec a critiqué la surveillance généralisée par les entreprises technologiques, avec le soutien des gouvernements. Il a annoncé la formation d’un collectif lors d’une réunion au Sénat.

Interrogé sur le projet de loi du ministère de la Justice, Le Bonniec a exprimé son inquiétude. “La possibilité d’activer à distance les smartphones était un secret de Polichinelle. On savait que les services de renseignements pouvaient le faire, on en avait eu la preuve par Pegasus, mais c’était illégal, et cela coûtait très cher. Si cette loi passe, elle permettra à l’État de s’emparer des moyens techniques des multinationales pour mettre en place, légalement, de la surveillance généralisée”, a-t-il déclaré.

Le Bonniec a également critiqué la justification de cette surveillance par les défenseurs de la loi, qui affirment que si nous partageons nos vies privées avec Google, nous devrions être prêts à faire de même avec l’État. Il a souligné que cela conduirait à l’utilisation de nos propres appareils pour mettre en place une surveillance de masse légale, un concept qu’il a attribué à la sociologue américaine Shoshana Zuboff comme étant du “capitalisme de surveillance”.

Le Bonniec a partagé son expérience personnelle de travail pour un sous-traitant de la marque à la pomme, où il a découvert qu’il travaillait sur de véritables enregistrements d’utilisateurs de Siri qui ignoraient qu’ils étaient écoutés. Il a décrit le processus de recrutement comme étant similaire aux tests qu’il avait passés à l’école, et a révélé qu’il avait été attiré par une offre de travail en Irlande avec un salaire de 2 600 euros brut par mois. Une fois sur place, après avoir signé une clause de confidentialité, il a découvert qu’il travaillait pour la marque à la pomme.

Il a été chargé de vérifier la transcription des conversations des utilisateurs et de la corriger si nécessaire.

D’autres collègues examinaient ensuite les autres données disponibles sur l’appareil, telles que les contacts, la localisation, la musique, les films, et étiquetaient des mots-clés, des lieux, des noms, et toutes les données sensibles définies par le règlement général de protection des données.

Le Bonniec a décrit son travail comme étant une forme de travail à la chaîne numérique, et s’est qualifié de “tâcheron du clic”. Il a déclaré avoir quitté son poste après huit semaines, mais pas sans preuves de ses allégations, ayant fait des captures d’écran de son travail.

Quinze jours après le départ de Le Bonniec, les premières révélations sur l’opération ‘Crowd Collect’ ont fait surface. D’autres employés avaient également parlé. Le Bonniec a alors pris contact avec plusieurs médias, dont Mediapart, El Pais et le Guardian.

Entre octobre et décembre 2019, Antonio Casilli, qui préparait un documentaire pour France Télévisions sur les travailleurs du clic, a pris contact avec Le Bonniec. Une question s’est posée : Le Bonniec devait-il rester anonyme ? Il a décidé en janvier 2020 de révéler son identité. En mai, il a envoyé une lettre ouverte à la Cnil et à toutes les agences de protection des données. Malheureusement, la pandémie de Covid-19 a interrompu cette dynamique.

La révélation de Le Bonniec soulève des questions importantes sur la confidentialité des données et la surveillance généralisée. Alors que les entreprises technologiques continuent de collecter et d’utiliser des données à grande échelle, il est essentiel que les utilisateurs soient conscients des pratiques en cours. De plus, il est crucial que les gouvernements et les organismes de réglementation prennent des mesures pour protéger les droits des individus et garantir que les entreprises sont tenues responsables de leurs actions. L’histoire de Le Bonniec est un rappel puissant de l’importance de la vigilance et de l’action dans la protection de nos données personnelles.

Alors si nous pouvons vous conseiller une petite chose, nous vous recommandons vivement de ne pas activer Siri ou un autre assistant vocal et de ne pas stocker de données sensibles sur votre cloud.