Cloud Act, RGPD, sûreté de l’information : le nouveau Word pose problème

Microsoft change les règles. Word pour Windows enregistre désormais automatiquement les nouveaux fichiers dans OneDrive. Le nom du fichier est une date. Cette nouveauté concerne la version 2509 (Build 19221.20000). Excel et PowerPoint suivront bientôt.

Une dépendance aux serveurs américains

Le choix de Microsoft d’imposer un enregistrement automatique dans OneDrive renforce la centralisation des données sur des serveurs américains. Ces infrastructures sont soumises à la juridiction des États-Unis, notamment via le CLOUD Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act), une loi adoptée en 2018. Elle autorise les autorités américaines à exiger l’accès aux données stockées par des entreprises américaines, même si ces données sont hébergées en dehors du territoire américain.

Ce mécanisme entre en conflit direct avec le RGPD, qui impose des conditions strictes pour le transfert de données hors de l’Union européenne. Le CLOUD Act permet aux États-Unis de court-circuiter les protections locales, sans passer par les accords internationaux. Cela expose les entreprises européennes à un risque juridique et stratégique : répondre à une demande américaine peut violer le droit européen, mais refuser peut entraîner des sanctions outre-Atlantique.

Dans un contexte géopolitique tendu, cette dépendance technologique devient un enjeu majeur. Elle remet en question la capacité des États et des entreprises à protéger leurs données sensibles. Le stockage cloud par défaut, imposé sans consentement explicite, accentue cette vulnérabilité et freine l’adoption de solutions plus neutres et souveraines.

Des risques pour la sûreté de l’information

Les fichiers sont envoyés en temps réel. Cela augmente les risques de fuite ou de piratage. OneDrive a déjà connu des incidents. Les professionnels doivent garder le contrôle sur leurs données. Les particuliers aussi, car leurs ordinateurs ont un stockage local suffisant.

Une option activée sans consentement

Le cloud est activé par défaut. Les utilisateurs doivent le désactiver eux-mêmes. Ce système va contre le principe du consentement éclairé. Le RGPD recommande une approche privacy by design. Microsoft semble privilégier ses intérêts commerciaux, comme l’IA Copilot et OneDrive.

Protéger ses données devient essentiel

Les entreprises doivent réagir. International ICS, spécialiste en contre-mesures de surveillance technique, aide à sécuriser les systèmes. Audit, protection des communications, solutions sur mesure : nous accompagnons les organisations face aux risques numériques.

Pour désactiver cette option : Word > Options > Enregistrement > Désactiver l’enregistrement automatique dans le cloud.

La décision de Microsoft d’activer par défaut le stockage cloud dans Word n’est pas anodine. Elle soulève des questions fondamentales sur la souveraineté numérique, la sécurité des données et le respect du consentement des utilisateurs. Derrière une fonctionnalité présentée comme pratique se cache une logique commerciale et juridique qui expose les entreprises et les particuliers à des risques souvent méconnus.